D'Alembert: Mathématiciens des lumières 

         La science, toujours ...

 Dossier coordonné par Pierre Crépel

Encart 1 : Deux premiers contacts un peu froids



     D'Alembert étant un personnage célèbre, de nombreux contemporains ont relaté, dans des lettres ou dans leurs mémoires, leur première rencontre avec D'Alembert. L'accueil n'était pas uniforme, certains ont été ravis, d'autres refroidis ... Voici à titre d'exemples les cas de l'écrivain milanais Giuseppe Gorani et du précepteur et futur conventionnel Gilbert Romme.

Gorani, dans ses Memorie, à propos de son voyage à Paris en août-septembre 1767:

Cependant d'Alembert, leur chef suprême, n'avait pas fait ma conquête; je lui avais trouvé trop de morgue, des prétentions trop illimitées, trop de despotisme pour s'arroger le droit de passer pour le premier génie du monde. Je n'avais pas trouvé dans sa conversation le plaisir que m'avait donné celle de Diderot, du baron d'Holbach et d'Helvétius. J'aimais particulièrement Bailly qui alors était sur le point de publier le premier volume de son Histoire de l'Astronomie. Je lui trouvais plus de vrai savoir et plus d'aménité qu'à d'Alembert.

Lettre de Gilbert Romme vers 1775:

Le père Berthier à qui j'étois redevable de cette entrevue lui demanda quel plan d'études devoient suivre les jeunes gens pour s'instruire en mathématiques. D'Alembert conseilla le cours de Bezout pour commencer, les ouvrages de Jacquier et d'Euler pour se perfectionner, et ses propres ouvrages si on vouloit pénétrer dans ce que les mathématiques ont de plus transcendant. Ce dernier trait m'apprit ce que d'Alembert pensoit de lui-même.


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