L’homme aime la beauté.
La beauté est dans la nature.
La
beauté est aussi dans beaucoup d’objets
fabriqués
par la main de l’homme mais "il est un point que nous
n’accorderons à personne, c’est que
l’on
puisse voir quelque part des corps plus beaux que ceux-ci".
Qui a écrit cette phrase et
quels sont ces corps ?
Cette
phrase figure dans le Timée,
œuvre écrite par
Platon quelque quatre siècles avant Jésus-Christ.
Et ces
corps sont les cinq polyèdres réguliers
décrits,
dans ce traité justement par Platon.
Qu’est-ce qu’un polyèdre ? En
mathématiques on vous dira qu’un
polyèdre est un
objet limité exclusivement par des faces planes. Pour nous
le
représenter prenons une pomme de terre et donnons tout
autour
des coups de couteau de façon que ne subsiste plus aucun
point
du pourtour initial : nous aurons alors en main un objet
limité
exclusivement par des faces planes, ce sera un polyèdre.
Suivant
notre goût nous pourrons chercher à disposer ces
coups de
couteau de façon plus ou moins
régulière pour
obtenir une certaine régularité plus plaisante
à
l’œil.
Nous
constatons alors que ces faces planes sont des figures
limitées
par des segments de droite, on les appelle des polygones. Les segments
de droite sont les côtés (en nombre quelconque),
deux
côtés consécutifs enserrant un angle.
Si les
côtés sont de longueur égale et si les
angles sont
égaux le polygone sera dit régulier.
Revenons
au polyèdre. On le dira régulier si ses faces
sont des
polygones réguliers d’un seul type. On
démontre
qu’à partir de cette définition on ne
peut obtenir
que cinq polyèdres, ce sont les polyèdres
réguliers décrits par Platon, on les appelle pour
cette
raison platoniciens.
Pour les
réaliser partons des polygones réguliers les plus
simples. Commençons par trois côtés, le
triangle.
Il sera obligatoirement équilatéral puisque
régulier. Si nous juxtaposons des triangles
équilatéraux nous pourrons en placer à
partir
d’un même angle trois, quatre ou cinq. A partir de
six, ils
s’écraseraient sur le plan. Ces trois
procédés nous donneront trois
polyèdres
réguliers -
le tétraèdre, formé de 4 triangles
équilatéraux, -
l’octaèdre, formé de 8 triangles
équilatéraux, -
l’icosaèdre, formé de 20 triangles
équilatéraux.
Après trois côtés passons
à quatre,
c’est le carré. Nous ne pouvons former un angle
dans
l’espace qu’avec trois carrés. A partir
de quatre,
ils s’écraseraient sur le plan. Nous obtiendrons le cube (ou
hexaèdre), formé de 6 carrés.
Maintenant essayons avec cinq, ce sera le pentagone
régulier. Nous ne pouvons former un angle dans
l’espace
qu’avec trois pentagones (réguliers). Au
delà, ils
s’écraseraient sur le plan. Ce sera le
dodécaèdre, formé de 20 pentagones
réguliers.
Tels
sont les cinq et les cinq seuls polyèdres
réguliers
possibles, les cinq qui avaient été
décrits par
Platon dans sa belle langue grecque.
Ensuite de
nombreux développements sont possibles, par exemple
polyèdre formé de polygones, tous
réguliers, mais
de plusieurs types, ce seront les polyèdres dits
archimédiens (Archimède les aurait
découvert ou
inventés …), et encore bien d’autres
variations,
mais cela nous emmènerait trop loin, il faut un livre entier
pour les décrire.
Retenons que les polyèdres participent
à la beauté des mathématiques.
Roger le Masne
*
Le livre des Polyèdres a
été
publié à compte d'auteur. Les lecteurs de
CultureMath intéressés
par cet ouvrage obtiendont des informations sur sa distribution en
écrivant à Roger le
Masne - email