Encart 1 : Le transfert des apprentissages
Nous
affirmons que la technique utilisée notamment par Cauchy
pour généraliser
l’intégrale de Cauchy pour les fonctions continues
(IC1) aux
intégrales impropres (I*C1 ou IC2)
s’apparente à une
technique qui permet d’effectuer un transfert d’un
apprentissage. En
effet, Jacques Tardif propose la
définition minimale suivante d’un transfert
d’un apprentissage :
Dans
une situation de transfert d’un apprentissage, une personne
recontextualise
dans une tâche cible une connaissance construite ou une
compétence développée
dans une tâche source.[1]
Pour
notre part, nous affirmons que Cauchy a utilisé une
technique de transfert pour
recontextualiser l’intégrale de Cauchy (IC1)
dans le contexte des
fonctions continues par morceaux et a ainsi
développé la notion
d’intégrale de
Cauchy pour les fonctions continues par morceaux (IC2). En effet, dans ce cas, la
tâche source est
de calculer l’intégrale d’une fonction
continue et la tâche cible est de
calculer l’intégrale d’une fonction
continue par morceaux. La
façon de résoudre le problème de la
tâche
source est de calculer les sommes de Cauchy (ou d’appliquer
le Théorème
fondamental du calcul, car Cauchy a démontré ce
théorème dans le contexte des
fonctions continues).
Donc,
pour cet exemple, la technique de transfert est de tronquer
l’intervalle
d’intégration pour obtenir une fonction continue. Ensuite, on passe
à la limite et, si elle existe, alors la
fonction est intégrable.
Notons
que nous aurions pu aussi utiliser une terminologie de Piaget et
affirmer que
la technique de transfert est une technique d’accommodation
d’une notion
assimilée.
Mentionnons
au passage qu’il y a deux sortes de transferts. Nous pouvons montrer que
le transfert vertical permet d’ajouter
de la complexité à la connaissance
transférée, alors que le transfert
horizontal, de changer la connaissance de contextes.
Nous utiliserons donc cette distinction pour introduire
deux
sortes de généralisations conservatives.