Généalogie de populations : le coalescent de KingmanBastien Mallein |
Supposons maintenant que le bloc $\{n \} \in \pi$, et que $\pi$ possède $k$ blocs, autrement dit l'individu $n$ n'a pas encore d'ancêtre commun dans la population. Dans ce cas deux types de sauts peuvent se produire, et l'un d'eux implique l'individu $n$, qu'on ne peut voir dans le processus restreint. Soit $\tau$ le premier instant de saut, et $A$ l'évènement $\{\{n\} \in \Pi_\tau^n}$ sur lequel l'individu $n$ n'est pas impliqué. Soit $\tau+\tau'$ le deuxième instant de saut.
Remarquons alors que le premier temps de saut de
$\Pi_{|n-1}^n$ est $\tilde{\tau} = \tau + 1_{A^c}. \tau'$,
c'est-à-dire que le premier instant de saut du processus
restreint est égal au premier instant de saut du processus
non-restreint si cet évènement ne concerne pas
l'individu $n$, au deuxième instant de saut si le premier
évènement est une fusion de $n$ avec un autre
individu. De plus, $\tau$ est une variable aléatoire
exponentielle de paramètre $\frac{k(k-1)}{2}$, $A$ est un
évènement indépendant de $\tau$ de
probabilité $1-\frac{2}{k}$, et $\tau'$ est une variable
aléatoire exponentielle indépendante de
paramètre $\frac{(k-1)(k-2)}{2}$. Nous avons alors :
Le premier instant de saut pour le processus restreint est donc de loi exponentielle de paramètre $\frac{(k-1)(k-2)}{2}$. De plus ${\Pi_{|n-1_{\tilde{\tau}}}^n$ est uniforme sur les partitions de $\{1,\cdots, n-1\}$ et indépendant de $\tilde{\tau}$. C'est donc bien le premier saut d'un $n-1$-coalescent de Kingman.
On passe donc d'une partition à $k-1$ blocs à une partition à $k-2$ blocs comme un $n-1$ coalescent de Kingman, et par récurrence descendante, grâce aux deux cas déjà traités, on obtient bien que $\Pi_{n-1}^n$ est un $n-1$-coalescent de Kingman, car au bout d'un certain temps, l'individu $n$ admet un ancêtre commun avec l'un au moins des autres individus.
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