L’algèbre au temps de Babylone. Quand les mathématiques s’écrivaient sur de l’argile

Paru en 2010, coédité par les éditions Vuibert  et ADAPT-SNES

Auteur :  Jens Høyrup
Préface de Karine Chemla


                                                                                                                        
Présentation de l'éditeur

Ce n’est que dans la première moitié du siècle dernier qu’en parvenant à déchiffrer des tablettes excavées au cours des décennies antérieures lors de fouilles archéologiques en Mésopotamie (à peu près l’Irak d’aujourd’hui), on fit émerger un continent insoupçonné de savoirs mathématiques. Les scribes anciens nous ont laissé des tablettes qui posaient systématiquement des problèmes où l’on peut reconnaitre des équations quadratiques. C’est depuis lors que l’on parle d’« algèbre babylonienne  ». Que les tablettes babyloniennes manifestent une connaissance de la résolution des équations quadratiques, c’était hier un résultat. Ce n’est plus aujourd’hui – pour un historien comme Jens Høyrup – qu’un point de départ : il s’attelle à comprendre les subtilités de la langue technique à l’aide de laquelle les algorithmes sont consignés dans les tablettes et montre en quoi les textes cunéiformes rendent également compte des raisons pour lesquelles les opérations sont employées. Notre perception de la nature de ces écrits comme textes techniques s’en trouve profondément modifiée, tout comme l’est notre compréhension de l’activité intellectuelle dont ils témoignent.


                                                              
Disposant désormais d’outils d’interprétation qui nous permettent de tirer plus amplement parti des traces écrites parvenues jusqu’à nous, nous comprenons mieux la nature des « équations » résolues à Babylone et la forme spécifique d’algèbre cultivée alors dans le croissant fertile. Un monde ancien qui avait disparu ressurgit un peu plus du néant. (extrait de la préface).

L'auteur : 
Après ses études à l’Institut Niels Bohr et son service d’objecteur de conscience, Jens Høyrup enseigna la physique dans une école d’ingénieurs avant de rejoindre la nouvelle université de Roskilde, au Danemark, où il exerça d’abord en sciences sociales puis en sciences humaines. C’est là qu’il fit des recherches sur l’histoire sociale et intellectuelle des mathématiques anciennes ; il a notamment travaillé sur les mathématiques mésopotamiennes et sur les écoles d’abaque dans l’Italie du bas Moyen Âge.

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Une invitation à entrer dans un monde mathématique ancien, Karine Chemla