Marco Panza, Isaac Newton , Les Belles Lettres, Paris, 2003, p. 71.
Au départ, simples réflexions d’un jeune étudiant, déçu par la scolastique, à propos des méthodes de la géométrie cartésienne, les recherches mathématiques de Newton ont fini par le conduire, en quelques années, à bouleverser en profondeur cette géométrie. D’abord Newton a enrichi cette dernière par l’introduction d'algorithmes assez généraux, aptes à fournir des solutions immédiates pour les problèmes des tangentes, des centres de courbures et des aires des courbes géométriques. Il l’a ensuite mise au service d’une théorie plus générale, la théorie des vitesses ponctuelles, conçue comme une théorie de l'engendrement des courbes par le mouvement, au sein de laquelle la géométrie cartésienne faisait office de branche particulière. Enfin, il s’est servi du formalisme cartésien et des algorithmes par lesquels il l’avait enrichi pour en faire l’assise d’une nouvelle forme de généralité, surplombant toute géométrie et se présentant comme une théorie universelle des grandeurs et de leurs variations : la théorie des fluxions.