Kaninikula, mathématiques aux îles Trobriand

Image : Morubikina montrant la figure Samula Kayaula (nom d'une rivière)
Village d'Oluvilei, îles Trobriand, Papouasie-Nouvelle-Guinée © Vandendriessche, 2006

 

Éric Vandendriessche, ancien responsable du site Culture Math, est ethnomathématicien à Paris 7. Il s'est intéressé aux jeux de ficelle, présents dans plusieurs sociétés de culture orale et s'est notamment attaché à démontrer qu'il s'agissait d'une activité mathématique, même si elle n'est pas identifiée comme telle par ceux qui la pratiquent. Éric avait écrit pour Culture Math une introduction à son domaine de recherche.

Le film peut être visionné gratuitement sur le site de la vidéothèque du CNRS, où il est également possible de le commander en DVD.


Titre : Kaninikula, mathématiques aux îles Trobriand

Résumé : La pratique de « jeux de ficelle » a pu être observée tout au long du vingtième siècle dans diverses sociétés, et tout particulièrement dans des sociétés de tradition orale. Cette activité consiste à appliquer à une boucle de ficelle une succession d’opérations effectuées avec les doigts, et parfois avec les dents ou les pieds, pour obtenir une figure. Éric Vandendriessche, ethnomathématicien, mène une recherche dont l’enjeu est de montrer que la création de ces figures de ficelle relève d’une pratique mathématique. Ses recherches le conduisent chez les Trobriandais de Papouasie Nouvelle-Guinée où les jeux de ficelle, appelés kaninikula, sont pratiqués aujourd’hui encore.
Le film met en parallèle une réflexion épistémologique (menée en « laboratoire ») sur la rationalité mathématique manifestée dans les procédures de jeu de ficelle et une enquête ethnographique sur la pratique contemporaine des jeux de ficelle dans les îles Trobriand. Cette double approche permet de formuler des hypothèses sur la façon dont des praticiens trobriandais perçoivent cette activité, et sur les mécanismes cognitifs qui ont sous-tendu la création des figures de ficelle dans cette région du monde.