Imparité rythmique


André Bouchet


Preuves des Corollaires 1&2 et de la Propriété 1



Preuve du corollaire 1

Il suffit de montrer qu'un mot rythmique m de longueur impaire égale à 2l+1 admet un appariement à distance l si et seulement si m(l) admet un appariement à distance 1. Posons q=-2 et notons que ql=-2l=1mod2l+1.

Supposons que le mot m admet un appariement {{i,i+l}:iI} à distance l. L'égalité xi=xi+l=3 implique, en utilisant (2), yiq=y(i+l)q=yiq+1 pour chaque indice iI. Donc {{iq,iq+1}:iI}={{j,j+1}:jIq} est un appariement à distance 1 de m(p). La condition nécessaire est ainsi prouvée. Réciproquement si l'on suppose que le mot m(l) admet un appariement {{j,j+1}:jJ} à distance 1 on montre de la même façon, en utilisant (1), que {{jl,jl+l}:jJ}={{i,i+l}:iJl} est un appariement à distance l de m.


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Preuve de la propriété 1

Soit m le mot rythmique considéré, 2l+1 sa longueur et A l'appariement de m à distance 1. On trouve au moins une occurrence de 2 dans m. Soit xi une occurrence de 2 suivie par une occurrence de 3. Puisque xi+1=3 l'appariement A doit contenir l'une des paires {i,i+1} ou {i+1,i+2}. La première paire est interdite puisque xi=2. Donc {i+1,i+2}A. Si xi+3=3 on voit de même que {i+3,i+4}A et par induction que {i+2k+1,i+2k+2} pourvu que xi+1=xi+3==xi+2k+1=3, les opérations arithmétiques sur les indices étant effectuées mod2l+1. Ceci étant vrai pour toutes les occurrences xi de 2 suivies par une occurrence de 3, l'appariement A est complètement déterminé.


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Preuve du corollaire 2

Il s'agit essentiellement d'une suite de vérifications formelles. Notons mn lorsque deux mots m et n sont conjugués. Le corollaire sera prouvé si les propriétés suivantes sont satisfaites.

(4) Pour mʹ,nʹA, mʹnʹg(mʹ)g(nʹ)

(5) Pour a,bB,abf(a)f(b)

Preuve de (4). Supposons mʹnʹ. Il existe k tel que nʹ=δk(mʹ). Les définitions de g et δ impliquent g(δ(mʹ))=δ-2(g(mʹ)). Cette dernière égalité entraine g(nʹ)=g(δk(mʹ))=δ-2k(g(mʹ)) et ainsi g(nʹ)g(mʹ). Réciproquement si l'on suppose g(nʹ)g(mʹ) on pose m=g(mʹ), n=g(nʹ) et l'on montre de la même façon, en considérant la bijection inverse de g et en utilisant l'égalité g-1(δ(m))=δp+q(g-1(m)), que mʹ=g-1(n)g-1(n)=nʹ.

Preuve de (5). Supposons ab. Il existe k, 0k2p+q, tel que b=δk(a). Considérons le préfixe α de longueur k dans a. Si n est le nombre d'occurrences de 1 dans α on vérifie que f(b)=δk+n(f(a)) et ainsi f(b)f(a). Réciproquement supposons f(a)f(b) et posons mʹ=f(a) et nʹ=f(b). Les mots mʹ et nʹ sont bien appariés et leurs réductions sont respectivement égales à a et b. Considérons l'entier positif minimal k tel que nʹ=δk(mʹ). Soit αʹ le préfixe de longueur k du mot mʹ et βʹ le suffixe complémentaire de α. On a donc mʹ=αʹβʹ et nʹ=βʹαʹ. Chaque sous-mot réductible de mʹ=αʹβʹ est un sous-mot de αʹ ou un sous-mot de βʹ sinon il y aurait une occurrence de 3 à la fin de αʹ et une occurrence de 3 au début de βʹ, mais alors nʹ=βʹαʹ ne serait pas bien apparié. Il s'ensuit que, si α est la réduction de αʹ et β est la réduction de βʹ, on a a=αβ et b=βα et ainsi a et b sont conjugués.


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