Strepsiade encourage son fils à étudier avec Socrate pour être moins dépensier. Celui-ci refuse. Strepsiade, quoique très âgé, décide de se faire instruire lui-même. Il se présente au « pensoir » de Socrate et frappe à la porte.
Un disciple. — Allez aux corbeaux ! Qui frappe à la porte ?
Str. — Le fils de Phidon, Strepsiade, du dème de Cicynna.
Le D. — Malappris que tu es, par Zeus, pour avoir avec un pareil sans-gêne heurté si fort la porte et fait avorter une idée toute trouvée.
Str. — Excuse-moi : j'habite loin dans la campagne. Mais dis-moi la chose avortée.
Le D. — Il n'est permis de la dire qu'aux disciples.
Str. — Dis-la-moi donc sans crainte, cartel que tu me vois, c'est pour être disciple que je suis venu au pensoir.
Le D. — Je te la dirai. Mais il faut tenir ces choses-là pour des mystères. Socrate demandait tout à l'heure à Chéréphon combien de fois une puce saute la longueur de ses pattes; elle avait mordu Chéréphon au sourcil et sauté sur la tête de Socrate.
Str. — Comment donc a-t-il mesuré cela ?
Le D. — Fort ingénieusement. Il a fait fondre de la cire; ensuite, prenant la puce, il en a trempé les deux pattes dans cette cire; la puce une fois refroidie fut chaussée de bottines persiques. Il les détacha et avec elles mesura la distance.
Str. — O Zeus souverain ! Quelle subtitlité d'esprit ! …
Remarques sur la traduction:
Pour les Oiseaux je propose de changer la traduction du nom de la ville des oiseaux (in Ch. 2)
Au lieu de "Coucouville-les-Nuées", et risque de confusion avec l'autre pièce, je propose : "Coucouville la Brumeuse".
[Théâtre de Termessos, Turquie - Photo C. Proust]