André Lichnérowicz est né le 21 janvier 1915 à Bourbon l’Archambault. Ses parents enseignent l’un les lettres, l’autre les mathématiques. En dépit de son nom, il comptait beaucoup plus d’ascendants auvergnats que polonais.
Il entre à 18 ans à l’ENS de la rue d’Ulm et fut avec Jacques Dufresnoy l’un des caciques de la promotion 1933. A la fin de l’année scolaire 1936-1937, il assura au pied levé la suppléance d’une classe de Spéciales au lycée St Louis. Mais dès avant de passer l’agrégation, il avait entrepris des recherches sous la direction d’Elie Cartan et il soutenait sa thèse d’état dès 1939.
En 1941, il est nommé maître de conférences de mécanique à la faculté des sciences de Strasbourg, qui continue à porter ce nom mais est repliée à Clermont-Ferrand et est fort mal vue de l’occupant, qui y effectue en novembre 1943 une rafle au cours de laquelle Lichnérowicz est arrêté mais, Dieu merci, en réchappe. A la fin de la guerre, la faculté retourne à Strasbourg et c’est en 1947 qu’il publie son premier traité :Algèbre et analyse linéaires présentant des théories fort peu enseignées à cette époque. En 1949, il est nommé à la faculté des sciences de Paris, où il crée le certificat de « Méthodes mathématiques de la physique » et en 1952 il est nommé au Collège de France dans une chaire de Physique mathématique où il enseignera jusqu’en 1986, mais il reste scientifiquement actif jusqu’à sa mort le 11 décembre 1998. Mathématicien particulièrement brillant, il eut parmi ses collègues la singularité de ne pas s’enfermer dans la tour d’ivoire des mathématiques, si ensorcelante soit-elle et de montrer un intérêt actif pour le rôle des sciences et particulièrement des mathématiques dans la vie de la cité : sans appartenir à aucune formation politique, il fit de la politique au sens le plus noble du terme. Il fut en particulier, l’organisateur des congrès de Caen (1956) et d’Amiens (1960) dont l’objet était de sensibiliser à l’indispensable réforme des universités et il fut de décembre 1966 à juin 1973 le président de la fameuse «commission ministérielle sur l’enseignement des mathématiques» que tout le monde appela «commission Lichnérowicz». [André Revuz, la Gazette des mathématiciens n°81, 1999, p. 95].
Voir aussi:
Lichnérowicz et la réforme des mathématiques, André Revuz, la Gazette des mathématiciens n°82, 1999, p. 90-92.
Lichnérowicz et la géométrie différentielle, Marcel Berger, la Gazette des mathématiciens n°82, 1999, p. 93-98.
Lichnérowicz et la relativité générale, Y. Choquet-Bruhat, la Gazette des mathématiciens n°82, 1999, p. 99-101.
L'œuvre d'André Lichnérowicz en géométrie symplectique, C.-M. Marle, la Gazette des mathématiciens n°82, 1999, p.102-108.
Biographie sur le site dédié à l'histoire d'ICMI.