Mathématiques et économie

Bonnie et Clyde, deux criminels notoires, sont suspectés par la police d’avoir commis un vol à main armée. Ils sont arrêtés et interrogés séparément...

Ce dossier propose quatre exemples simples d'application des mathématiques aux sciences sociales, à travers des jeux à organiser en classe, et ouvre ainsi à quelques réflexions profondes sur la coopération entre les humains, l'intuition en probabilités, les équilibres économiques, le libre arbitre.

Un très beau jeu, appelé « concours de beauté » pour des raisons évoquées un peu plus bas, permet de discuter, de manière particulièrement fine, des limites de l’hypothèse de rationalité des individus si souvent utilisée en sciences sociales, notamment en économie.

Ce problème est connu sous le nom de « paradoxe de Newcomb », du nom du physicien, William Newcomb, qui l’a proposé en 1960. Il a ensuite été repris en 1969 par Robert Nozick, de l’Université de Harvard, l’un des plus grands philosophes du 20 ème siècle. Depuis, les philosophes n’en finissent pas de disserter sur ce paradoxe, se partageant en deux camps : les partisans de la boîte unique et les partisans des deux boîtes (Levi [1982], Campbell et Sowden [1985])

Les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky ont montré qu’en raison de toute une série de biais de jugement, les individus sont souvent incapables d’évaluer correctement les situations d’incertitude et d’appliquer les lois générales des probabilités, notamment la loi des grands nombres et la règle de Bayes.